Versets introductifs.
Hymne O lux beata Trinitas par le chœur grégorien.
Encadré par son antienne chantée par le chœur grégorien, Psaume 109 – Dixit Dominus, partition de M.-A. Charpentier (H197). Marthe Davost, soprane ; Antoine Le Roux, contre-ténor ; Damien Rivière, ténor ; Rodolphe Queruau Lamerie, basse ; Gaétan Jarry, orgue.
Encadré par son antienne chantée par le chœur grégorien, Psaume 111 – Beatus vir « a 4 concertato », de Nicollò Jommelli. Marthe Davost, soprane ; Antoine Le Roux, contre-ténor ; Damien Rivière, ténor ; Rodolphe Queruau Lamerie, basse ; Gaétan Jarry, orgue.
Encadré par son antienne par le chœur grégorien, Canticum De nuptiis Agnis (Ap 19) par le même chœur grégorien.
Lecture brève.
Répons bref Magnus Dominus noster par le chœur grégorien.
Encadré par son antienne chantée par le chœur grégorien, Magnificat, partition de M.-A. Charpentier (H 73). Antoine Le Roux, contre-ténor ; Damien Rivière, ténor ; Rodolphe Queruau Lamerie, basse ; Gaétan Jarry, orgue.
Preces – prières d’intercession.
Pater
Conclusion : oraison et envoi
Le psaume le plus difficile à comprendre était sans doute le Psaume 109 – Dixit Dominus. Et pourtant, si on n’a pas perçu le sens de ces paroles, on ne peut vraiment goûter les diverses mises en musique de ce Dixit Dominus, par Haendel, Charpentier, Vivaldi, … En voici l’explication qui figurait dans le livret à la disposition des participants.
Le dimanche, après l’hymne, les vêpres commencent toujours par le psaume109, appelé Dixit Dominus en référence à ses premiers mots Dixit Dóminus Dómino meo… (Le Seigneur dit à mon Seigneur…) annoncés dès l’antienne. C’est l’évocation d’un dialogue entre le Père et le Fils, le premier invitant le second par cette parole : « siège à ma droite ».
Ces premiers mots donnent le ton. Le psaume 109 célèbre le Fils victorieux, engendré avant l’aurore du monde puis établi « prêtre à jamais selon l’ordre du roi Melkisédek » (Ps 109, 4).
Qu’est-ce que cela veut dire ?
En Israël existait un sacerdoce héréditaire : celui d’Aaron. Cependant, le Messie devait avoir un autre sacerdoce. Il devait être prêtre d’une manière quelque peu semblable à Melkisédek, ce roi-prêtre dont on ne connaissait pas les ancêtres et qui avait offert du pain et du vin à l’époque d’Abraham (cf. Gn 14). La foi chrétienne voit clairement dans ce personnage une annonce du Fils unique, qui lui aussi a une origine mystérieuse (Il vient du sein du Père) et offre son Corps et son Sang sous les apparences du pain et du vin puis sur la Croix.
Ici, il faut bien comprendre que, dans la Bible, le Christ est le véritable Prêtre de la Nouvelle Alliance. Un prêtre a pour mission de présenter à Dieu une offrande pour que la bénédiction divine descende sur l’humanité. Sur la Croix, le Christ a été prêtre, le véritable Prêtre : Il s’est offert lui-même – et tel est l’unique sacrifice de la Nouvelle Alliance, anticipé le Jeudi Saint et rendu présent à chaque messe. On ne s’étonnera pas que l’Epitre aux Hébreux, parlant du sacerdoce du Christ, reprenne le psaume 109[1].
En effet, par sa Croix, le Christ a vaincu le péché et la mort. La Passion n’est donc pas un échec de parcours : elle nous a mérité le salut et, avec la Résurrection, elle constitue une victoire. Le Fils est donc désormais assis à la droite du Père, jusqu’à ce que, à la fin des temps, cette victoire soit manifestée à tous. C’est ainsi que le Père peut dire à son Fils : « Siège à ma droite, et je ferai de tes ennemis le marchepied de ton trône » (Ps 109, 1).
A travers ce psaume, on perçoit comment l’Ancien et le Nouveau Testament s’éclairent mutuellement, et comment une prière inspirée avant la venue du Christ peut servir de support à la louange des chrétiens.
[1] Cf. par exemple He 5, 5-6 : « [le Christ] ne s’est pas donné à lui-même la gloire de devenir Grand Prêtre ; il l’a reçue de Dieu, qui lui a dit : Tu es mon Fils, moi, aujourd’hui, je t’ai engendré, car il lui dit aussi dans un autre psaume : Tu es prêtre de l’ordre de Melkisédek pour l’éternité. »
Tableau : détail de La vision du Bhx Alonso Rodriguez par Francisco de Zurbarán.