Messe du 15 septembre 2014

Le 15 septembre 2014, Lux aeterna, en partenariat avec l’Aide à l’Eglise en Détresse, et avec la participation du Quatuor Sequana, a proposé une messe pour les chrétiens d’Irak au cours de laquelle le Stabat Mater de Pergolèse a été joué dans son cadre originel : au lieu propre à la séquence de la fête de Notre-Dame des Sept Douleurs.

Il s’agissait d’une messe selon le missel de Saint Jean XXIII (forme extraordinaire du rite romain). La particularité était donc cette œuvre musicale interprétée au cours de la cérémonie.  Si le prêtre, selon l’habitude, a lu la séquence du Stabat Mater en entier à la place liturgique normale (après l’Alléluia), les musiciens ont réparti la composition de Pergolèse à trois moments de la messe : une première partie de l’œuvre a été interprétée au lieu propre à la séquence, une seconde à l’offertoire et une dernière à la communion. Cette répartition permettait également d’éviter une trop grande rupture entre la séquence et le reste de la messe. Cela correspond également au projet de l’Ensemble Lux æterna : il ne s’agit pas d’un concert au milieu de la liturgie mais, au contraire, la musique sacrée doit servir de support à la prière.

Les souffrances de la Vierge Marie, mises en perspective des souffrances endurées aujourd’hui par les populations vivant au Moyen-Orient, et notamment chrétiennes, nous ont fait dédier cette messe aux chrétiens d’Irak.

Enguerrand_comp

 

Extraits de l’homélie :

Lorsque nous célébrons l’Annonciation chaque 25 mars, nous fêtons la Bienheureuse Vierge Marie qui prononce son « oui » et qui devient ainsi la Mère du Sauveur. A ce moment, Notre-Dame était sans doute remplie à la fois de gratitude, de joie et d’humilité – sentiments qui transparaissent bien dans son Magnificat. Gratitude et joie devant ce Dieu qui se donne sans compter. Humilité, car elle avait bien compris qu’aucune créature n’est à la hauteur pour devenir la Mère du Très-Haut.
L’Annonciation a ainsi ouvert un chemin de joie pour la Vierge Marie. Et cependant, nous pouvons penser que Notre-Dame connaissait également les prophéties annonçant la Passion du Sauveur. Elle pouvait deviner que la vie du Christ ne serait pas une route triomphale, et ainsi, dans ce premier « oui » de l’Annonciation, étaient contenus en germe tous les autres « oui » qu’elle prononcera aux heures de joie comme aux heures de peine.
Car de fait, l’ombre de la Croix apparaît très rapidement, dès la prophétie de Siméon : « cet enfant doit amener la chute et le relèvement d’un grand nombre en Israël ; il doit être un signe en butte à la contradiction – et toi-même, un glaive te transpercera l’âme » (Lc 2, 34-35). En faisant mémoire des Sept Douleurs de Notre-Dame, la fête de ce jour rappelle que la vie aux côtés du Sauveur a été non seulement un chemin de joie, mais également un chemin de croix. (…)
Le Christ a accepté la Passion, et Notre-Dame a accepté de l’accompagner. Il y a quelques années, présent à Lourdes pour cette même fête, Benoît XVI expliquait après Saint Bernard que « la Mère du Christ est entrée dans la Passion de son Fils par sa compassion » (15 septembre 2008).
De cette vertu de compassion, Notre-Dame nous offre un exemple lumineux. Elle a bien voulu que la souffrance de son Fils, les conséquences des péchés qu’elle n’avait pas commis, entrent dans son existence et la bouleversent. Elle a compati, c’est-à-dire qu’elle a accepté de laisser entrer dans sa vie des souffrances qui ne la concernait pas nécessairement. (… ) C’est ainsi que Notre-Dame nous apprend à ouvrir la porte de notre vie aux épreuves des autres.
Et c’est pourquoi nous sommes heureux aujourd’hui de célébrer cette messe pour les chrétiens d’Irak, durement éprouvés. Nous sommes heureux de pouvoir également les aider matériellement, puisque la quête à la fin de la messe leur sera reversée grâce au partenariat de l’Aide à l’Eglise en Détresse.
Le Pape François leur disait dernièrement : « vous êtes dans le cœur de l’Église ; l’Église souffre avec vous et elle est fière de vous, fière d’avoir des fils comme vous » (audience du 3 septembre 2014).
Puisse donc cette initiative de l’Ensemble Lux aeterna, soutenue par l’Aide à l’Eglise en détresse et avec la participation du Quatuor Sequana, porter quelque fruit. Nous remercions chaleureusement les musiciens et leur directeur artistique.
Puisse la magnifique musique de Pergolèse, nous faire un peu plus méditer la compassion de Notre-Dame. Et que notre prière monte vers le Seigneur pour tous ceux qui partagent aujourd’hui sa Passion. Amen.

Tableau : Enguerrand Quarton, La Pietà de Villeneuve-lès-Avignon

 

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